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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/24

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bien chère et bonne Amie, votre très humble et très affectueux serviteur.

« Chevalier de Balleroy. »

— Ouais ! fit le laquais en rendant le pli. Mais dites-moi, Mademoiselle Raton, la cause de ces larmes ?… Auriez-vous perdu votre bourse, un étui, un colifichet ou un petit oiseau ?… Un petit oiseau, hé hé !… Non ? On pleure en attendant que l’on vous tire d’affaire. (Poitou prit la mallette sous son bras.) Si Mme la Duchesse n’avait pas envoyé Poitou, ou plutôt si Poitou ne lui avait pas représenté l’embarras d’une fille qui ne connaît que son village, vous seriez restée là, et les galants qui ne manquent point… Du diable si l’on vous eût jamais vue à l’Hôtel d’Aiguillon !… Il est vrai que vous pouviez lire l’adresse : Rue de l’Université. C’est écrit !

Et Poitou se mit en marche.

— C’est-y pas malheureux ! lança une commère à sa croisée. Envoyer des jeunesses comme ça sur le pavé de Paris ! Et ça se nomme Raton ! C’est pas un nom !…

— Voire ! fit le cocher, et ça ne sait rien, pas même dire adieu ! Mais je ne suis pas inquiet ! avec une figure comme ça, on monte bientôt en carrosse…

— Je ne sais pas lire l’écriture courante, dit Raton.