d’entendre un cantique de cette Marie Alacoque au nom de cuisinière dont tu me rebats les oreilles.
— Volontiers, dit l’abbé. Allons mes chéries, reprit-il en accordant sa guitare et en s’affermissant sur le coin de la table où il s’était hissé sans façon, prenez le la, et chantons le Cantique en l’honneur du Saint-Sacrement. J’en voudrais remanier quelques vers, mais je crains d’attenter à la naïveté de ce morceau qui me touche plus qu’une ode de Pindare ou de son rival M. Lebrun. Ce fut cette nouvelle Sapho, Monsieur, qui souhaitait « de mourir en aimant »…
— Pourquoi Sapho ? interrogea M. de Mazan.
— Sapho, par l’accent passionné de ses idées, Monsieur, et encore parce qu’elle se précipita dans l’Abyme, entendez celui de l’Amour divin. Cela ne se peut comprendre autrement, et je m’étonne…
— Assez ! J’écoute, interrompit M. de Mazan. Mais, moi, je redoute, l’Abbé, que tu n’entendes rien à la Poésie !
Là-dessus, l’abbé donna victorieusement le signal, et le quintette fit retentir la Chambre de Torture.
Je suis une biche harassée
Qui cherche la source d’amour ;
La main du Chasseur m’a blessée,
Son dard me brûle nuit et jour.