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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/254

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Passion ! Tu te mettrais toute nue, et je te lierais au chevalet par les bras et les jambes. Peut-être même pourrions-nous essayer d’un petit clou ou deux, en ayant soin de ne pas briser les phalanges métacarpiennes. Celles-ci… J’ai sur moi un onguent plus humain que l’épithème mystique ; il cicatrise les blessures en quarante-huit heures, et fait qu’elles ne laissent point de traces au bout de quelques jours. La Boiteuse jouerait le rôle du Bon-Larron, duquel j’ai idée qu’il boitait, et notre abbé celui du Mauvais, qui devait être ivrogne et discoureur. Pour la peine, on lui entonnerait du vin à tire-larigot. Il en compisserait ses jambes velues et crasseuses, que j’aimerais rompre à coups de barre, ses jambes en manches de veste ! Il s’en ferait péter la vessie, de ce vin, et vous en éclabousserait de sang et d’urine ! L’Attisée, la Grasse et la Pâle ont l’air assez crapuleux pour figurer les soldats et lâcher quelques propos immondes. Elles pourraient, auparavant, nous régaler d’une Fustigation, et vous cracher à la gueule !… Allons, je vais faire monter toute la maison, y compris les paltoquets qui liment au-dessus de nous des pourritures inertes. Quoi ! je paierai leurs passes, leurs soupers, leurs bouteilles… Nous aurons ainsi des figurants, et si la canaille nous manque, j’en enverrai chercher dans la rue : des oublieurs, des maquereaux, des décrotteurs, des