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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/270

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commerce avec M. Peixotte et M. le Comte de Sade ne lui faisait rien augurer de bon. Elle s’étonnait encore que l’étrange personnage pût s’occuper de deux choses à la fois, écrire, et lui caresser les hanches de sa main gauche qui remontait continuellement à la taille, comme pour s’assurer de son étroitesse. Debout contre lui, Raton contemplait sa figure, que le front large et découvert, les sourcils broussailleux, le nez aquilin, fort et un peu dévié, la bouche épaisse et relevée aux coins rendaient semblable à celle du Satyre forçant une Nymphe que le Financier l’avait contrainte de remarquer naguère.

M. Nicolas ne tarda pas à la convaincre d’une ressemblance qui lui faisait honneur, ayant achevé la lettre de l’infâme Gaudet d’Arras, revissé l’encrier de son écritoire et remis sa plume dans l’étui. Mais Raton se souvint plutôt de M. Poitou, qui montrait tant de vigueur et d’impétuosité…

— Ma chère enfant, fit M. Nicolas, sans prendre la peine de se rajuster, je m’excuse, encore une fois. Il me vient une idée pour le 24e chapitre qui ouvre la Seconde Partie. C’est la lettre d’Edmond à Pierre, quand Ursule arrive à la ville. Il y doit être question de Mme Parangon, que j’ai beaucoup aimée.

Et M. Nicolas se remit à écrire, dans la même posture