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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/271

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où Raton l’avait trouvé, à la différence qu’il appuyait son cahier sur ses cuisses nues et que sa culotte lui tombait aux pieds. Au bout de quelques minutes, M. Nicolas referma l’écritoire qui ne le quittait ni de jour ni de nuit.

— L’acte sexuel, fit-il, éclaircit et suggère les idées, à condition que l’on évite les gestes antiphysiques de la mamillation, de la fellation et autres turpitudes qui ne sont que trop répandues ! Il nous libère, en même temps, des désirs, des imaginations qui nous offusquent l’esprit et causeraient en son centre les plus graves désordres si nous dussions les conserver. C’est une matière sur laquelle j’ai omis de disserter, hélas ! dans mon Pornographe, ce plan de législation de Cythère. J’aurais pu dire que vous êtes les plus précieuses collaboratrices du penseur, de l’homme de lettres célibataire, et que, par une grâce d’État, il devrait être dispensé de vous payer, ou plutôt de verser à la matrulle ce que le commun des frivoles mortels est tenu de lui remettre. Car si le Guerrier trouve dans la femme sa récompense naturelle, il serait juste, derechef, que le Philosophe bénéficiât des mêmes prérogatives et fît valoir des nécessités plus impérieuses. Quand je pense que je dois encore mettre au jour, entre cent autres qui me tiennent moins à cœur, les quarante-deux volumes des Contemporaines et les treize volumes de mes mémoires, auxquels il faut