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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/306

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plus répugnantes ! Et non seulement, pareilles à ces rochers solitaires et dénudés qui reçoivent la foudre et en garantissent le plat-pays des hommes et des troupeaux, nous détournons la vengeance du Ciel ici-bas contre les pécheurs endormis dans une tranquille assurance, mais nous ravissons encore à l’Enfer le plus grand nombre possible de ces âmes qui iront grossir les légions de Dieu. C’est une lutte entre l’Enfer et nous ! Pourtant, ne croyez point que ce soit facile, car les tentations nous assaillent qu’ont si bien découvertes Gerson et le Cardinal Bona, en deux ouvrages qui font autorité. On y voit comment l’Esprit du Mal nous peut faire préférer les austérités à l’obéissance, la dévotion aux obligations ; comment il revêt le vice et l’erreur d’apparences spécieuses et nous fait croire à une prédestination exceptionnelle, ce qui peut être votre cas ; bref, par quelles voies détournées il conduit les crédules et les faibles à son véritable terme. Ce ne sont que fallacieuses allégeances qui distraient de la prière mentale, obscures lumières de l’esprit qui compromettent l’humilité et la charité, prestiges diaboliques qui miment à s’y méprendre les miracles divins. Ne l’a-t-on pas assez vu avec les Convulsionnaires de Saint-Médard, dont les transports dissimulaient les turpitudes, les obscénités ? Enfin, c’est le piège du péché d’orgueil qu’il nous tend à chaque pas. Ah ! cent