Aller au contenu

Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/330

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

âge, qui la faisait décliner vers la tiédeur, la disposait à la tendresse indulgente envers une fille qu’elle plaignait peut-être en secret.

Pourtant, il lui avait fallu instruire Raton des pénitences qui tiennent, avec la prière, la plus grande place dans la vie conventuelle, comme la discipline qui se donne au chœur après Matines et Laudes, les lundi, mercredi et vendredi de chaque semaine, et pour laquelle, au temps pascal, on cache la lumière pendant que l’on se frappe toutes ensemble, les habits retroussés, en récitant des oraisons. Cette discipline, avait expliqué Marie-Sophie de Sainte-Anne, avec une tranquille douceur, est faite de sept ou neuf brins de trois quartiers de long, portant chacun sept nœuds de six ou sept tours, enduits de cire durcie. Puis, de la discipline de fer, simple ou à molettes d’éperon, dont il existe dix sortes, et qui ne s’administre qu’en particulier, elle avait passé aux autres instruments de torture que l’on porte sur soi.

Ce sont les sept espèces de cilices de crin, les cilices à clous, les haires, les ceintures, de un à six rangs d’aiguillons, les genouillères et les bracelets de métal, hérissés comme la gueule du brochet, les cœurs et les croix agrémentés d’ardillons, et, enfin, le Joyau de Sainte Thérèse, à pointes de fer.

Il y avait les mortifications, celles du temps de