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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/331

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l’Avent, surtout, qui consistent à paraître en figure d’Ecce Homo, la corde au col, la couronne d’épines en tête, traînant ou portant une croix sur laquelle on s’étend au bout de cinq stations. Il y avait encore les châtiments volontaires, ou infligés par la Règle, comme de se prosterner à la chapelle, la face contre terre, pour avoir failli dans la psalmodie des Heures canoniales ; de porter une sonnette au cou, lorsque l’on a omis de tinter la cloche ; de descendre munie de son oreiller quand l’on a manqué le Veni Sancte à l’oraison du matin ; de manger accroupie près de sa place ; de se souffleter avec ses alpargates, ou de se frapper le visage à coups de verges ; de faire une croix avec la langue sur les pieds déchaux de chaque sœur ; de se laisser piétiner sur le seuil de la porte, et de mêler de la cendre à sa nourriture. Quelques-unes remplaçaient la cendre par l’absinthe. On en trouvait au jardin, masquée par les roses, les glaïeuls et les lis, ainsi que des orties pour se macérer. Et la Sous-Prieure, de son bâton de vieillesse, avait montré les massifs de fleurs. Mais la Mère était hostile aux excès qui corrompent le plus souvent l’humilité, et auxquels elle préférait, fatigue saine pour le corps et l’esprit, le terrassement ou le jardinage aux heures les plus pénibles du jour.

Sœur Marie-Sophie de Sainte-Anne ne s’en était pas