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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/353

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sautillants et futés comme des gerboises, s’informer d’un si scandaleux incident. Mais le ton de M. le Duc, autant que la pleine vue du cadavre accroché à la grille, les remit dans l’onction et le silence. Ils s’agenouillèrent à côté de l’abbé Lapin.

Derrière le rideau noir qui laissait passer le halo des cierges et permettait d’apercevoir la cérémonie se dérouler mystérieusement, les moniales chantaient, toujours agenouillées. Elles se levèrent pour le Veni Creator, qu’elles firent suivre du Kyrie, et Monseigneur entonna le Pater. Puis, après quelques oraisons, il aspergea la novice, que releva Marie-Sophie de Sainte-Anne pour la mener baiser l’autel.

— C’est quasiment fini, dit le bedeau.

— Monsieur le Duc, dit l’abbé Lapin, en s’inclinant avec cérémonie, comme je dois rester ici pour les devoirs religieux et les formalités séculières, il vous est loisible…

— Oh oui, mon ami ! coupa M. le Duc. Prenez toujours cette bourse. Et que le diable me crève si jamais je refous les pieds…

— Armand !… supplia Mme la Duchesse qui revenait du malaise qu’elle avait jugé préférable de prolonger.

— Eh bien, fit M. le Duc, ne blasphémons pas, et partons ! Balleroy montera dans mon carrosse avec moi, et ce mauvais plaisant de Bernis dans le vôtre, où il