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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/359

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tête passa à travers le bois jusqu’aux épaules, de telle sorte que l’on eût comparé le pauvre garçon à un Martyr de la Chine pris dans une gangue, et saignant par mille estafilades. Cette scène atroce se déroula sur le parvis de notre sainte chapelle, à la suite d’une cérémonie qui doit inspirer la méditation et le respect, et à quelques pas d’un cadavre ! J’ajoute que les gens de M. le Duc et les compagnes de ce mauvais prêtre ont failli en venir aux mains, s’étant crié mille outrages, mille ordures dégoûtantes. Il a fallu l’autorité, la hallebarde du suisse de M. le Duc pour séparer ces impertinents. On a béni sa présence, car une femme au chapeau de roses paraissant être la colonelle de ces mégères en appelait à la garde. La garde ici ! la garde !…

« Je n’insiste pas sur les injures que proféra votre nourrice, puisque la justice de Dieu n’a point permis que le blasphème et le scandale durassent plus longtemps. Vous dirai-je que les mains de la possédée ne se détachèrent de la grille qu’après une aspersion d’eau bénite ?… Non, derechef, je n’insiste pas sur ces détails, crainte que le diable Curieux ne nous tente…

« Eh bien, reprit Mère Marie-Thérèse, s’étant signée diligemment, de vos distractions, de vos élans précipités, de votre recul spontané devant M. de Bernis, des paroles et des gestes de toutes ces personnes, de cette