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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/36

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m’accuse-t-elle pas d’avoir abandonné la Pologne pour une question d’argent !… Vous savez qu’il en fallait fournir aux confédérés pour continuer la campagne… Pouvez-vous me dire où j’eusse pris cet argent… Sous le pas d’une mule ?… Et d’ailleurs, ils l’auraient bu… Mais au diable la Pologne !… Ah ! le Roi, sur ma demande, vient d’exiler Broglie à Ruffec. Cet animal, ce butor, non satisfait de convoiter ma succession aux Affaires Étrangères, travaillait en secret contre l’alliance autrichienne. Voilà ce que l’on peut apprendre en lisant les lettres qui ne nous sont point destinées, soit que Septimanie est un petit monstre d’hypocrisie et Broglie un conspirateur impertinent. Impertinent !…

« Je sais encore, par les mêmes moyens secrets, continua M. le Duc en coulant, pour la dixième fois, un regard de biais vers la coiffeuse, que vous avez reçu des mains du Chevalier de Balleroy une jeune camériste que je n’ai pas encore eu le plaisir de rencontrer… Les Affaires Étrangères étant proprement les miennes, souffrez, ma bonne amie, qu’elles m’intéressent de temps à autre…

— Ces affaires sont bien diverses, Monsieur. Vous mêlez votre cousine, la Pologne, une mule, un butor, le Chevalier de Balleroy, S. M. Scandinave et la petite Raton. Vous avez toute l’étourderie nécessaire à vos