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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/409

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— Il serait juste, dit la Gourdan qui mêlait encore le sacré au profane, que M. le Chevalier de Reginglard, si bien accommodé, fût guéri de la même façon que Nicole. Il lui en coûterait moins que par le moyen de l’Élixir de Préval, qui demeure pour lui sans effet.

— Qui est-ce, le Chevalier de Reginglard ? demanda le Père Lapin.

— Celui, répondit la Gourdan, qui m’écrivit une lettre pour menacer du Fort-l’Évêque. C’était à cause de Raton…

— Il ment ! fit Lapin rejetant un morceau de saucisse.

Une vielle, un flageolet tentateurs, en distrayant l’attention des vingt Nymphes, déjà fort occupées d’œillades, détournèrent la Mère et le Capucin d’une controverse pénible.

Nicole s’élança pour danser seule, tant l’envie lui en démangeait. Déjà, un cavalier d’agréable tournure venait au-devant d’elle et la recevait dans ses bras. Tandis qu’ils voltaient, on entendit le cavalier crier dans l’oreille de sa danseuse :

— Foi d’drapier ! Vous savez, moi, c’est pour le bon motif !…

Les autres filles ne tardèrent pas à les imiter. Une saquebute et des crincrins vinrent comme par enchantement renforcer l’aigre musique. En même temps, les