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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/58

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fronçant les narines, bien que son organe olfactif, généreusement ouvert, ne semblât pas le désigner à d’autres fonctions que les siennes.

Poitou fit en passant un signe de connaissance au portrait de M. le Duc.

— Mademoiselle, dit-il, incliné devant Raton, je suis votre très humble serviteur. Notre bien-aimée Du Barry le cède à vos charmes ; Mme la Duchesse est à la retraite… Souffle-moi, Petit-Louis…

— C’est à moi de souffler, dit Grand-Jean, qui fit jouer son clystère.

— Laissez-moi ! sanglotait Raton. Allez-vous-en tous, vous me faites horreur !… Allez-vous-en, ou je le dirai à Madame !…

— Je le dirai à Madame !… Je le dirai à Madame !… reprit Poitou en la contrefaisant. Voyez-vous, ça s’en croit parce que ça mange à part et que ça ne couche pas sous l’ardoise !… Pourtant, ça retire et passe la limace comme nous, Jarni !

— Et ça vide les pots comme moi, dit Petit-Louis.

— Et ça torche le proye comme personne de nous, dit Macée.

Cependant, le troisième valet, inquiet du succès de son entreprise, écarta les deux autres et s’avança en conciliateur.