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IV


L e lendemain, Mme la Duchesse pria Raton de l’habiller de bonne heure, bien qu’elle eût passé une partie de la nuit au bal. Elle avait résolu d’entendre la messe aux Carmélites de la rue d’Enfer, selon sa coutume. Dans ce sérieux dessein, elle consignait sa porte à M. le Duc qui s’obstinait à vouloir pénétrer. Elle s’étonnait que, l’ayant reçu la veille pour en ouïr des balivernes, il manifestât le désir de recommencer. « Quelle mouche le pique ? Que peut-il lui prendre ? » Elle mêlait cette impatience aux choses saintes et aux rubans préparés par Raton. Du sentiment général, ils lui avaient donné l’air d’une sylphide, tant ils flottaient agréablement autour d’elle, en lui rendant une légèreté qu’elle disait avoir perdue sans en être très sûre. Aussi faisait-elle cent caresses à Raton, bien qu’en secret elle s’attribuât tous les mérites qu’elle lui faisait partager