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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/66

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savait pas encore. Elle reprit distraitement la Bible de Royaumont, et elle eut le sentiment que ce livre plein de Dieu, et dont elle ne connaissait guère que le poids, contenait sa liberté et son salut. Aussi se confirma-t-elle dans sa résolution d’en épeler chaque soir une « figure » et de méditer ce qu’elle aurait lu. Ensuite, elle grignota les sucreries qu’on lui avait montées, renvoya le service par le tour et reprit son ouvrage. Comme il était de courte durée, elle mit les cartons en ordre, non sans avoir eu la précaution de tirer le verrou sur la porte qui l’isolait si peu de ses bourreaux. Mais quoi ? la visite qu’ils redoutaient n’avait point paru. La crainte, la lâcheté leur avait donné des ailes pour aller reprendre leurs fers.