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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/82

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pas à ses fins, qui étaient de s’assurer la bouche de Raton et de s’immiscer entre ses jambes.

— Qu’est-ce à dire ? fit-il enfin, tout suffoqué et dénouant son étreinte pour s’asseoir au pied du lit. Qu’est-ce à dire, petite masque ? À l’instant tu répondais à mes caresses en m’appelant ton divin maître, et voilà que tu fais la méchante et la sotte ? Fi ! la vilaine petite bête !… A-t-on jamais vu pareille chose ?…

Et M. le Duc, en pestant, rajustait tantôt son jabot, tantôt sa perruque, et tantôt un désordre plus fâcheux de sa toilette.

Raton, cependant, ne bougeait pas du lit. Un coude sur ses yeux, elle cachait sa honte. Au bout d’un instant, elle déploya deçà delà les jambes qu’elle avait ramenées contre elle et offrit à M. le Duc un spectacle charmant. M. le Duc se reprocha sa vivacité, et aussi d’avoir parlé trop vite. Son regard allait des jambes à la gorge, où pointaient deux boutons d’une candide insolence, et de la gorge aux jambes admirablement tournées. Il ne savait par où commencer dans le choix qui s’offrait à lui, de crainte de révolter à nouveau la pudeur de Raton. Il prit le parti de caresser l’objet le plus voisin pour éviter de jeter l’alarme par le déplacement de son grand corps.

— Voyons, ma chère enfant, dit-il en moulant un