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Page:Flourens - Ontologie naturelle (1861).djvu/271

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DES COQUILLES FOSSILES.

pierres la ressemblance imparfaite de quelques animaux[1]. »

Pour me servir d’une expression de Palissy lui-même, comme Palissy l’eût rembarré ! « Il ne faut que tu penses, lui eût-il dit, que les-dites coquilles soyent formées, comme aucuns disent que nature se joue à faire quelque chose de nouveau. Quand j’ai eu de bien près regardé aux formes des pierres, j’ai trouvé que nulle d’icelles ne peut prendre forme de coquille ny d’autre animal, si l’animal même n’a basti sa forme[2]. »

Mais, il y a plus : nous trouvons les coquilles, tantôt libres, tantôt engagées dans la pierre.

Comment se trouvent-elles ainsi engagées, enveloppées dans la pierre ?

Stenon se posa ce problème dans son livre : De solido intrà solidum contento (1669). Évidemment la coquille ne peut se trouver dans la pierre, que parce que celle-ci a commencé par être à l’état liquide ou de pâte molle. En se solidifiant, la pierre a saisi la coquille et l’a gardée emprisonnée.

« Il faut conclure, disait Palissy avant Ste-

  1. Les Singularités de la Nature. Chap. i.
  2. Œuvres de Palissy, p. 88.