Aller au contenu

Page:Flourens - Ontologie naturelle (1861).djvu/272

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
258
VUE PHYSIOLOGIQUE

non, que, auparavant que lesdites coquilles fussent pétrifiées, les poissons qui les ont formées estoyent vivans dedans l’eau,… et que depuis l’eau et les poissons se sont pétrifiés en même temps, et de ce ne faut douter[1]. »

Selon M. Agassiz, on connaît aujourd’hui plus de quarante mille espèces de coquilles fossiles. On en connaît de toutes les dimensions, d’à peine visibles au microscope[2], et d’immenses. Il y a des cornes d’Ammon grandes comme des roues de voiture. C’est à la vue de ces énormes coquilles que Buffon conçut l’idée des espèces perdues : « Il peut se faire, dit-il, qu’il y ait eu de certains animaux dont l’espèce a péri : ces coquillages pourraient être du nombre[3]. »

Il est vrai que le genre entier des ammonites, des cornes d’Ammon, est fossile. Mais combien d’autres genres du même ordre, de l’ordre des céphalopodes, sont aujourd’hui vivants ! À côté des ammonites sont les nautiles : « Les fossiles, dit Cuvier, nous offrent des nautiles de taille grande ou médiocre, et de formes plus va-

  1. Œuvres de Palissy, p. 90.
  2. Ceci est surtout vrai des infusoires fossiles à carapace siliceuse, si bien étudiés par M. Ehrenberg.
  3. T. I, p. 154.