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Page:Flourens - Ontologie naturelle (1861).djvu/321

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DES MAMMIFÈRES FOSSILES.

bœufs. M. de Longueil rapporta le tout à Paris.

Ces débris frappèrent Buffon et lui firent concevoir l’idée d’une espèce perdue : « Tout porte à croire, dit-il, que cette ancienne espèce, qu’on doit regarder comme la première et la plus grande de tous les animaux terrestres, n’a subsisté que dans les premiers temps et n’est point parvenue jusqu’à nous[1]. »

On appela d’abord, et on a appelé longtemps l’animal auquel avaient appartenu ces débris : l’animal de l’Ohio.

Daubenton rapportait à l’hippopotame une partie de ces débris, et l’autre partie à l’éléphant.

W. Hunter prétendit que le tout appartenait à l’éléphant, et, remarquant aux mâchelières de grosses tubérosités, il en concluait que cet éléphant avait été carnivore.

Cuvier mit fin aux incertitudes. Il fit voir que cet animal formait une espèce particulière, et très-distincte de toutes les espèces déjà connues. Il l’appela mastodonte, de deux mots grecs qui signifient dents mamelonnées.

Le mastodonte était un quadrupède de la

  1. T. IX. p. 606.