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Page:Fontanes - Œuvres, tome 1.djvu/283

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ŒUVRES DE FONTANES.

Fléchir les Alpes sous ses pas ;
Il craint peu leur cime escarpée,
Et son impatiente épée
Frémit, avide de combats.

Oui, criait l’auguste prêtresse,
Aux armes ! le Ciel a parlé.
Qu’entends-je ? Quels cris de détresse
Frappent le Tibre désolé ?
Des hauts sommets du Janicule
Romulus nous voit, et recule ;
Notre aspect l’a frappé d’horreur ;
Et les flancs gonflés de rapines,
Sa louve, au creux des sept collines,
Cache sa honte et sa terreur.

Brennus, le monde est au plus brave,
Il est le prix des grands exploits ;
Partout le lâche fut esclave,
Le fer est l’arbitre des lois.
Le captif en vain se soulève,
Et contre les arrêts du glaive
Réclame un impuissant traité ;
La force commande à la terre :
Hésus, par la voix du tonnerre,
Dicte en grondant sa volonté.

Par delà ces roches de glace,
De tes vaillantes légions