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Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/118

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DE LA SICILE.

même noblesse, même vérité. J’en ai rapporté un plâtre que je dois à la politesse soigneuse de monsignor Panetieri. On ne saurait être mieux traité que je le fus aussi par M. le marquis Palerma, intendant de Girgenti ; cet administrateur habile remplissait avec douceur la tâche difficile qui lui avait été imposée, de diminuer l’immense influence du clergé, d’établir dans les affaires une marche régulière, et d’habituer le peuple à ne plus regretter la justice arbitraire des barons, tout en supportant la loi de la conscription. Ce dernier article n’était pas le plus aisé, et fournissait la matière continuelle des doléances de toute la population.

La mense abbatiale de l’évêque, qui s’élevait à quatre-vingt mille piastres fortes, venait d’être réduite à douze mille. Tout le clergé en murmurait moins encore que de voir enlever à sa juridiction, aux immunités ecclésiastiques, deux prêtres accusés d’avoir assassiné leur supérieur à Palma. Les nouvelles lois déféraient aux tribunaux criminels ces prévenus, déjà enfermés dans les cachots de Girgenti. Les détails de cette affaire, les raffinemens de cruauté exercés par ces deux hommes, excitaient une indi-