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Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/119

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SOUVENIRS

gnation générale. L’un des accusés avait chanté une messe de Requiem devant le corps et pour l’ame de sa victime. On espérait que ces misérables recevraient bientôt le juste châtiment de leur crime.

Le séminaire de Girgenti est si considérable, que deux cents jeunes gens allaient être appelés à recevoir l’ordre de la prêtrise.

Platon, Empédocle, Diodore, parlent de la magnificence, du luxe, des vertus hospitalières des Agrigentins. Le commerce, source intarissable de richesses, amenait dans cette ville tous les trésors de l’Afrique. Un citoyen d’Agrigente, vainqueur aux jeux olympiques, rentre triomphant dans sa patrie, précédé de trois cents chars, chacun attelé de deux chevaux blancs. L’or et l’ivoire sont prodigués par-tout ; des tombeaux de marbre sont élevés pour des coursiers victorieux : des esclaves attendent les étrangers aux portes de la ville ; ils les conduisent chez leurs maîtres, où tous les soins leur sont prodigués. Gélias loge et défraie cinq cents cavaliers d’une ville alliée ; dans les fêtes publiques, il ouvre à ses concitoyens ses caves creusées dans le rocher, où se conservaient trois