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Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/208

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DE LA SICILE.

fariglioni dans le mot grec φάρος, supposant que des fanaux furent construits dans ce lieu pour la sûreté des navigateurs. En Sicile, on nomme encore fane les feux ou signaux qu’on allume spontanément et qui avertissent avec une inconcevable rapidité tout le rivage de cette île, de l’arrivée d’un bâtiment sur un point de la côte. Je ne dirai rien de plus de ces roches basaltiques d’une forme bizarre même par leur régularité, de ces pyrites, de ces cristallisations sans cesse lavées, battues par les vagues, prodiges d’une nature dont tous les effets sont ici des miracles.

Il faudrait qu’un paysagiste vînt passer des mois entiers à Iaci reale et dans les environs de cette ville : elle est assise sur la hauteur, et communique avec son petit port par un chemin taillé dans le rocher, soutenu par des murs en arcades ; le laurier, le cyprès, l’aloès, se groupent au-dessus des ruines, ombragent de petites chapelles, et laissent apercevoir les fabriques pittoresques et les vieilles tours d’Iaci. Un peu plus bas est la mer ; sa transparence est telle, qu’on lit dans ses profondeurs jusqu’à une grande distance. Ce promontoire est celui de Naxos,