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Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/240

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DE LA SICILE.

nissant pour éclairer graduellement ce peuple sur ses véritables intérêts, s’occupent davantage en Sicile du sort de l’homme, que la misère y soit soulagée avec plus d’ordre ; que l’humanité préside à l’administration des hôpitaux, et qu’une justice éclairée veille enfin à la salubrité des prisons et des bagnes.

Ce voyageur a-t-il eu le temps d’étudier les causes de ce qui le choque si cruellement, d’apprécier l’influence du climat, celle de la religion et de l’éducation sur les mœurs siciliennes ? A-t-il pu remonter à la source de la rivalité des provinces, de la haine qui divise les villes ? A-t-il consulté sans prévention l’ascendant des prêtres, l’orgueil des nobles, l’égoïsme des négocians, l’ignorance et les préjugés du cultivateur, enfin tout ce qu’il signale sous des couleurs si sombres et si décourageantes ? Je ne dirai donc que ce qui m’a frappé dans les traits principaux du caractère des Siciliens. Le premier, le plus honorable sans doute, est leur amour pour leur pays. L’attachement pour le sol qui les vit naître, ranima toujours leur courage après les nombreux désastres dont ils furent victimes. Ce sentiment leur donne la force de vaincre tous les obstacles ;