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Page:France - Saint Yves.djvu/47

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sinuosités du Guindy et les rives du Jaudy, jusqu’à la ville de Tréguier. C’était le Minihy de saint Tugdual qui s’étend sur tout un pays de quatre lieues de rayon. Il était encore couvert de nombreux menhirs surmontés de la croix, et de verdoyants tumuli, sur lesquels fleurissaient les ajoncs dorés, comme pour donner un peu de gaîté à ces tristes monuments de la mort. Au loin s’étendaient en lignes droites deux voies romaines, se croisant à la Roche-Derrien, par lesquelles passaient et repassaient sans cesse de lourds chariots de guerre et des hommes bardés de fer.

A chaque coin solitaire, à l’ombre d’un bosquet, près d’une claire fontaine où les Druides avaient pratiqué leurs rites sacrés, s’élevait un temple ou quelque modeste chapelle dédiée à l’un des saints de la pieuse Bretagne. Leurs vies, embellies par la riche imagination de nos pères, se racontaient le soir au foyer de la famille, étaient chantées, en guerz bien rimés, aux foires et aux pardons, et transmises ainsi, de bouche en bouche, dans un siècle où l’on écrivait encore fort peu.

Autour de Kermartin, dans un faible rayon, on voyait déjà, outre les chapelles qui existaient dans la ville épiscopale, celle de sainte Pompée à Langoat ;