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Page:France - Saint Yves.djvu/58

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la moyenne justice était inconnue, du moins la Très ancienne Coutume n’en parle pas. Est-ce une dérivation de la justice seigneuriale, ou une usurpation qui a passé à l’état de coutume ayant force de loi ? Nous n’en savons rien. Remarquons cependant qu’à cette époque on n’était pas tendre pour les coupables : les deux misérables qui avaient cherché à voler la veuve de Tours que saint Yves sauva de leurs mains, furent condamnés à être pendus ! Ce ne serait aujourd’hui qu’une affaire de quelques jours de prison. Les fourches patibulaires étaient en permanence sur le tertre le plus élevé, et souvent en face de la principale entrée du château. La sécurité des braves gens n’en était que mieux garantie, et personne ne s’en plaignait.

L’affranchissement des communes avait commencé de bonne heure en Bretagne, et nous voyons figurer les plus beaux noms de notre pays, à la bataille de Bouvines, commandant les milices bourgeoises de leurs localités. Ogé en donne la liste très intéressante à consulter. Les seigneurs, continuellement en guerre, avaient peu de temps pour juger leurs vassaux par eux-mêmes. Ils confièrent ce soin à des sénéchaux qui souvent,