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Page:France - Saint Yves.djvu/59

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hélas ! faisaient un honteux trafic de la justice. Ces désordres frappèrent le jeune Yves de Kermartin, et ne furent pas sans influence sur sa vocation d’avocat pour défendre les pauvres, les veuves et les orphelins.

Les hommes de la côte furent toujours non seulement les meilleurs marins, mais encore les cultivateurs les plus intelligents. Outre les engrais ordinaires, ils savaient, depuis longtemps déjà, employer les goémons ou varechs qui croissent en abondance sur les rochers et au fond de la mer. Ils récoltaient ce précieux végétal de la même façon que de nos Jours et avec la même imprudence, hélas ! Un homme de Trédarzec, s’étant placé sur une de ces meules flottantes pour la diriger vers le rivage, tomba à l’eau et ne dut son salut qu’à saint Yves qu’il invoqua dans ce danger suprême.

On a dit du paysan breton qu’il est marchand à toutes les foires et pèlerin à tous les pardons ! C’est sans doute une exagération, mais il est certain que nul plus que lui ne tient à remplir rigoureusement les vœux qu’il a faits. Les pèlerinages de saint Jacques, de Rome et de Jérusalem ne l’effrayaient guère. Saint Yves les encourageait lui-même. Il envoyait le seigneur de Coatalio à Rome, et