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Page:France - Saint Yves.djvu/60

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graissait de ses mains les souliers d’un pèlerin de Saint-Jacques en Galice.

Un grand nombre de bretons se rendaient de temps en temps dans la Terre-Sainte, et visitaient pieusement tous les lieux témoins de la vie et de la mort de Notre Seigneur. D’autres pèlerinages, moins longs sans doute, mais pénibles encore, attiraient en foule les habitants des localités les plus éloignées. Chaque village s’y rendait à part en chantant les guerz du saint Patron. On passait la nuit autour d’un grand feu de joie allumé par le clergé, à la belle procession du soir. On remplissait scrupuleusement ensuite les autres rites usités, tels que de prier devant toutes les reliques, faire quelquefois à genoux le tour du sanctuaire vénéré, l’entourer d’un cordon de cire blanche, boire de l’eau à la fontaine, en distribuant l’aumône aux pauvres, et acheter quelques objets de dévotion pour ses parents et ses amis. Dès la pointe du jour, on assistait à la messe ; puis, à un signal convenu, tous se ralliaient autour de la plus forte voix du quartier, qui commençait un cantique connu, et les chemins se couvraient de nouveau des pèlerins s’en retournant heureux dans leurs villages.

Les foires étaient peu nombreuses encore, et les