Aller au contenu

Page:France - Saint Yves.djvu/82

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

raient en foule, pour s’instruire aux cours de la grande Université. Il y avait peu de temps que cette école célèbre était fondée, et elle brillait déjà de tout l’éclat de ses illustres maîtres, Albert-le-Grand, saint Bonaventure et saint Thomas d’Aquin. En même temps qu’Yves de Kermartin, arrivaient Duns-Scot, Raymond Lulle, Roger Bacon, devenus dans la suite des savants de premier ordre, et le Dante d’Alghiéri, le grand poète de l’Italie. Saint Louis faisait briller, sur cette pléiade de savants, les rayons de sa gloire et l’auréole de ses éminentes vertus.

Nos jeunes bretons s’installèrent d’abord dans la rue de Fouare, entre celle de la Bucherie et la place Maubert. Il y avait là beaucoup d’autres étudiants, de la Bretagne en particulier. Ils mangeaient en commun, et couchaient dans des chambres plus ou moins spacieuses. Chacun pouvait s’y livrer à ses exercices de piété, pour se conformer aux pieuses recommandations de leurs mères, et à sa propre dévotion.

On s’était borné jusque-là à se conformer plus ou moins aux Ordonnances de Charlemagne. Ce prince avait recommandé aux ecclésiastiques d’établir des écoles pour apprendre la lecture aux