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Page:France - Saint Yves.djvu/95

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complètement de viande, à ne boire que de l’eau, et à jeûner tous les vendredis. « J’ai, dit-il, habité la même maison que lui pendant deux ans, et j’ai pu m’assurer qu’il en était ainsi : incipiebat abstinere ; socii aliquando bibebant vinum, ipse abstinebat, et feriâ sextâ jejunabat. » De plus, ajoute le même témoin, il aimait à assister aux messes et aux sermons, et récitait lui-même, presque tous les jours, en son particulier, les Matines et les Heures de l’Office divin, ou du moins de Notre-Dame, et cela de très bonne heure, avant toute autre étude de la journée. « Jamais, continue-t-il, je ne l’ai vu se disputer avec ses compagnons, ni se livrer à leurs jeux bruyants. Jamais je ne l’ai entendu prononcer en vain le nom du Seigneur ou d’aucun de ses saints, ni laisser entendre un mot qui portât tant soit peu atteinte à la pureté ; jamais non plus je n’ai vu en lui un geste qui fût contraire à la décence. »

Yves de Troézel, son autre compagnon, atteste à son tour qu’il a vécu avec Yves de Kermartin, à deux reprises différentes, pendant leurs études à Orléans ; une première fois, deux ans à peu près, et la seconde fois deux ans et demi. Ils n’habitaient pas la même maison ; mais ils se voyaient souvent,