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Page:France - Saint Yves.djvu/96

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et il rend de son jeune camarade le même témoignage que Guillaume Pierre.

Comme le procès de la veuve de Tours n’est indiqué par aucun des témoins de l’Enquête, qu’Albert le Grand est le seul qui en parle d’après les chroniques d’Alain Bouchard, qui l’a copié dans le Dialogue des Avocats d’Antoine Loisel, nous n’avons aucune donnée sur l’époque où s’est passé ce jugement resté célèbre. Nous pouvons donc croire que ce fut pendant son séjour à Orléans. Yves se rendait quelquefois à Tours, où l’on venait assez souvent de son pays, plaider devant l’officialité métropolitaine. Ces visites avaient un double avantage pour lui. Ses compatriotes lui parlaient de Tréguier et de Kermartin, puis il pouvait suivre les différentes manières de procéder des juges et des avocats. Un jour donc il trouva l’hôtesse chez laquelle il descendait en proie à la plus vive douleur.

« Songez, dit-elle, que deux marchands sont venus hier prendre l’hospitalité chez moi. Ils m’ont confié une bougette qui, prétendaient-ils, renfermait de très grandes valeurs, avec défense de la donner que lorsqu’ils seraient présents l’un et l’autre. Or, ce matin, l’un des marchands est venu me dire qu’ils allaient partir, que son camarade