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Page:Froissart - Méliador, tome 1.djvu/297

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Méliador

« Oÿ nulle cançon parelle,
« Et ce sachiés, sur toute rien,
« Li oïrs m’en a fait grant bien.
« Si vous en remerci .c. fois,
7555 « Il m’en souvenra tout ce mois
« Et si en vaurrai assés mieulz. »
Sorelais, qui fu moult gentieulz,
Li dist : « Sire, j’en sui moult liés. »
Adonques fu la li congiés
7560 Pris d’yaus .ii. moult courtoisement.
Melyador presentement
S’est partis et Sorelay lait.
Si s’en chevauce o son varlet,
Tout ensi que voie le mainne,
7565 En cherchant, c’est cose certainne,
Aventure ; c’est ses desirs. f. 56 a
Or parlerai, c’est mes plaisirs,
De sa sereur la renommée,
Que on appelle Phenonée,
7570 Et d’un tournoy qu’elle mist sus.
.I. jour fu revenus li dus.
Ses peres, de la court dou roy
Artus, en moult tres grant arroy,
Et avoit illuech sejourné
7575 Bien .xv. jours, pour verité.
En ce sejour qu’il ot la fait
On avoit aporté de fait
L’esprivier en la ditte court,
Que Melyador au behourt
7580 Ot conquis par sa grant proece,
Et la demanda : « Quelz homs esce
« Chil qui l’a gaegnié de droit ? »
Mais, pour ce c’on ne cognissoit
Melyador, on li dist : « Sire,
7585 « Nous ne savons nouvelles dire,
« Quelz homs c’est, ne de quel afaire ;