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Page:Froissart - Méliador, tome 2.djvu/231

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Méliador

 

— « 
Et que ferons dont, douce amie ?
« Aultre conseil n’i perçoi mie,
17035 « Il couvient que ceens demeure. »
Et Argente respont en l’eure : f. 125 d
« Je le vous dirai volentiers,
« Ou cas que c’est li chevaliers
« Dont vous recordés si grant bien ;
17040 « Car je ne voel sur toute rien
« Faire chose ou reprise soie.
« Je le metterai hors de voie,
« En une cambre tout par li,
« En lieu gratïeus et joli,
17045 « Ou il sera tout a sen aise.
« Mais, belle dame, qu’il vous plaise
« Et vous me dirés au sourplus
« Que je ferai, et sans refus
« Je le ferai, s’il se poet faire. »
17050 Florée, qui perçoit l’afaire
D’Argentine, et trop bien le sent,
A ceste parolle s’assent,
Et fu en l’eure consillie
De respondre et appareillie
17055 De donner conseil a son gré.
Adont li recorde en secré
Comment des danses se parti,
Pour ce que elle avoit oÿ
Ce chevalier ensi parler,
17060 Quant en sale s’en peut aler.
« Je vous dirai que je ferai.
« Sus ce lit je me metterai,
« Et ferai moult fort le malade,
« Le pesant de corps et le fade ;
17065 « Et lors que je serai couchie,
« Vous irés toute couroucie
« A ma cousine et li dirés,