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Page:Froissart - Méliador, tome 3.djvu/133

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Méliador

A le fois regarde en la face
Sebille, qu’elle ot vermillete,
Blanche et tendre, et belle bouchete :
Com plus le voit et plus s’esprent.
26110 Adont la sentemens li prent
De commencier une balade,
Mais le coer avoit si malade,
Quoi qu’il s’i enclinast premiers
Et qu’il y pense volentiers,
26115 Qu’il ne le pot droit la parfaire.
Si se parti sus cel afaire
Tous pensieus, merancolieus,
Et quant au soir se trouva seulz,
La ditte balade parfist.
26120 Or vous dirai quel cose il mist
En la balade gratïeuse,
Qui fu grandement amoureuse.


Balade.

Jai si tres doucement pensé
A ma dame souverainne,
26125 A sa biauté, a sa bonté,
A sa valour dont est plainne. [1]
Je me sui mis en bonne estrainne, f. 192 d
En bon an et en bon eur.
De ce sui je trestous seur.

26130 Et pour ce [me] sui je amendé
Que sçay que c’est la fontainne,
Certes, de toute loyauté,
Qui de trestout mal me sainne.
Pour ce leéce m’est proçainne

  1. 26126 dont est plainne, B dont elle est plainne.