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Page:Froissart - Méliador, tome 3.djvu/159

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Méliador

Et par avis de grant confort
S’en vinrent par devers le roy,
En l’ordenance et en l’arroy
Comme chevalier desconfi,
27005 Et disoient : « Je vous affi,
« Sire rois, conquesté nous sommes,
« Non pas de .ii. ne de .iii. hommes,
« Mais d’un seul chevalier vaillant.
« Par bien combatre en travillant
27010 « Nous a matés, ce vous disons,
« Mais noient ne le cognissons, f. 199 b
« Fors tant que de tout rouge s’arme
« Et brise d’une blance dame. »
Ce dist li rois : « Ossi ne fai je,
27015 « Mais de ses proeces tant say je
« Qu’il est grandement alosés.
« Biau signeur, or vous reposés
« Dalés moy ; si en parlerons. »
Et cil dient : « Nous le ferons,
27020 « Sire rois, bien et volentiers,
« Tout ensi com vos prisonniers. »



Quant li rois a ces .ii. parla,
La ditte roÿne estoit la
Et li plus de ses damoiselles ;
27025 Toutes fois des bonnes et belles,
De Sebille et de Phenonée,
N’estoit elle pas asseulée.
Lors se traist la roÿne avant,
Et s’en vient droitement devant
27030 Le roy son signeur, et li prie
Qu’il li acort par courtoisie [1]
Que ces .ii. chevaliers emmainne,

  1. 28031 Qu’il li, B Qui li.