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Page:Froissart - Méliador, tome 3.djvu/161

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Méliador

27065 Et une espasse cogneü.
C’est cilz qui ou manoir dou Bois
S’aventura ja une fois,
Pour li veoir et aviser.
Phenonée ot bien deviser
27070 La façon de li et le taille.
Adont entre en tres grant bataille,
Car au coer sent une estincelle
Et une pointure nouvelle
D’Amours, dont partir ne se poet
27075 Et aultrement pas ne le voet.
Adonques se tient toute quoie
Et parmi .i. guicet s’apoie
Qui regardoit en .i. vregié.
La a elle .i. petit songiet ; f. 199 d
27080 Ce dist : « Pour quoi n’ai Luciienne,
« Qui soloit estre toute mienne,
« Mes reconfors et mes consaulz ?
« Or me point li amoureus maulz
« Pour l’amour de ce chevalier,
27085 « Que je vi si bien tournoiier
« Devant Tarbonne en Cornuaille.
« Nulz ne dure a lui en bataille.
« Bien est dignes que d’iestre amés
« Quant il est si fort renommés
27090 « Ceens, et ailleurs ou que soit.
« Mon coer, certes, obeïr doit
« A l’amer, et ossi voelt faire. »
Lors la belle sus cest afaire
Ala .i. petit busiier
27095 Et .i. virelay commencier,
Mais il ne fu pas si tost fais.
Si n’ot Phenonée onques pais
Jusques a tant que parfais fu,
Et quant elle l’ot pourveü,
27100 A une feste ou la roÿne