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Page:Froissart - Méliador, tome 3.djvu/176

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Méliador

<poem class="verse"> Ensi la esprouvé se sont Li doy chevalier, je vous di ; 27580 Mais je croi que pour desconfi Euist Saigremor lors rendu Le chevalier au noir escu, Par proece et par vasselage, Car il y avoit avantageavantage ; 27585 Car Morenois que d’une main Ne se pooit point aidier grain, Et Saigremor .ii. en avoit, f. 203 c Quant Margadine, qui les voit Combatre, est errant traitte avant 27590 Et se met droitement devant En leur presense, et dist ensi Que li contes recorde ci.


« 
Biau frere, » ce dist Margadine, « Astenés vous de la haÿne 27595 « Que vous avés au chevalier. « Je vous voel a lui apaisier « Sans avoir blasme ne virgongne, « Et me desplait que la besongne « Va ensi, quant navrés vous estes. 27600 « Cilz chevaliers n’est point des questes « Si com cilz estoit l’autre jour, « A qui vous euistes l’estour. « Si vient il de la court le roy, « Car je le sçay par son arroy ; 27605 « Il m’en a conté quelque cose. « Par ma foy, frere, je suppose « Que pechié vous a encombré, « Car je vous voy moult fort navré, « Tant que li sans en vient aval 27610 « Jusqu’as fellons de vo cheval. « Besoins est que on vous atourne. »