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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/144

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POÉSIES


S’en gré le prent, sa vie aura plus chier.
Ce que dist fist errant le messagier.
À Sérès vint le chapelet baillier.
Celle le prist de cler coer et entier,
Et dit : « Bien doi celui remercier
» Qui s’esbanie

» À moi tramettre un don qui me fait lie ;
» Et bien merir li doi sa courtoisie.
» Et je voeil que, de par moi, on li die,
» Que jamais jour n’amera sans partie. »
Moult liement fu la response oye.
Car tout ensi l’Irès li signefie
À son retour et li acertefie.
Ne plus ne mains

Là et la flour une vertu jolie,
Car elle fist celui avoir amie
Qui devant ce venir n’y pooit mie.
Ne poroit jà estre ensi en ma vie ?
Je ne sçai voir, non-pour-quant je m’afie
En bon espoir, ce grandement m’aye.
Mès toujours ert en coer de moi chierie,
J’en sui certains,

La belle flour que Margherite clains.
Elle le vault pour ce, sus toutes lains.
Et se me sens de la droite amour çains,
Mercurius qui de tous biens fu plains,
Car tant l’ama que tous soirs et tous mains