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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/150

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POÉSIES

Ci s’ensieut comment li advocas de la Roze pourpose sa querelle.

Or sont venu à leur journée ;
À grant bien soit elle ajournée,
Car je orai moult volontiers
L’ordenance de leurs trettiers.
Li advocas qui estoit là
De Rose, tout premier parla,
Car de parler sot bien l’usage ;
Si dist ensi en son langage :
« Je fac ci protestation.
» Devant Imagination
» Qui est ma dame souverainne
» Et me plainc trop fort de la painne
» Dont Violette nous traveille ;
» Quant la Roze blanche et vermeille
» Voelt afoiblir de sa puissance,
» Elle a moult peu de cognoissance ;
» Aussi a son advocat voir ;
» Car otant com die blanc à noir
» A à dire, c’est chose clère,
» La Violette se diffère
» D’estre à la Rose non pareille.
» Ne sçai qui l’advocat conseille ;
» Mès pas n’est de sens pourvéus ;
» Et s’il l’est, point n’est ci véus.
» Et pour lui faire tout quoi taire,
» Aucuns exemples j’en voeil faire