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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/151

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DE JEAN FROISSART.


» Afin que sus il se conseille.
» Tout premiers, la Roze vermeille
» Voeil-je comparer, par figure,
» Au soleil, et là le figure.
» Car le soleil qui est réons,
» Quant nestre au matin le véons
» Et esconser à la vesprée,
» Sa coulour n’est pas dyasprée
» Mès sanguine, c’est vraie chose,
» Et vermauls com vermeille Roze.
» Encor au vrai considérer,
» On doit moult la Roze honnourer.
» Vous savez que deux roisins sont
» Dont blans vins et vermaus se font,
» Par lesquels vins solennelment
» On celèbre ou saint sacrement ;
» Pour le blanc vin la blanche Roze ;
» Et le vermeil, c’est vraie chose,
» Pour la vermeille Rose prens ;
» Encore crie-on sus les rens :
» On vent bon vin à la Rozette.
» La Roze blanche et vermillette
» Ont en elles grant efficasce
» Garni de mistère et de grasce,
» Car on en fait, c’est vraïe chose
» Aigue, qu’on appelle Aigue-Roze,
» Qui est bonne pour les hétiés
» Et nécessaire aux deshétiés,
» Car les grans calours assouage.
» On en rafreschit son visage