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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/226

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POÉSIES

Que ses escondis averoie
Par quoi mon esbat perderoie,
Et plus n’iroie en sa maison.
Dont bien y a cause et raison
Que j’en vive et soie en cremour.
Mès tant sont sage et bon si mour
Que moult les doi recommender.
En ses fais n’a riens qu’amender.
Destourbier ne dure esperance
Pour moi n’i voi, fors grant plaisance.
Elle se jue à moi et rit.
Jà m’a-elle pryé et dit
Que je me voise esbatre o soi.
En tout ce grant bien je perçoi,
Et s’il y avoit nul contraire,
Que ses yeux me vosist retraire
Et que de moi ne fesist compte,
Si sçai-je bien, quant mon temps compte,
Que se pour s’amour je moroie
Millour fin avoir ne poroie.
En ce penser que je pourpos
Mis lors mon coer et mon pourpos,
Et mi embati si au vif
Qu’encor en cel esbat je vif
Et y morrai, et rendrai ame.
Escrisiés-le ensi sur ma lame.
Pas ne mis, saciés, en oubli
La parolle que j’oc de li
Mès songneusement y alai.
Hé mi ! depuis comparé l’ai.