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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/246

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POÉSIES

» Encore voi-je à sa manière
» Qu’elle me monstre crue chiere.
» Je saroie trop volontiers
» Pourquoi c’est ; et, se m’est mestiers.
» Si aurai avis si je puis
» Sus mes mauls et sus mes anuis. »
Et celle lors me repondi
Tout bas, et me dist : « Je vous di ;
» Il vous fault changier vo corage.
» On parle de son mariage. »
— « De son mariage ! » — « Par Dieu
» Voire, dist ceste, et s’est en lieu
» Qui est bien taillés de venir. »
Or ai-je bien le souvenir
Comment je fui appareillies.
Se j’avoie esté petit lies
En devant, encore le fui
Cent fois plus, et en grant anui.
Doubte et cremour si m’assalirent
Que le viaire m’apallirent,
Les yex et la bouche et la face.
N’est contenance que je face,
Fors que de desconforté homme.
Adont infortunés me nomme ;
Et me part sans nul congié prendre ;
Et tous seulés, sans plus attendre,
En une chambre m’encloy.
Je ne sçay se nuls homs m’oy ;
Mès je fis là des beaus regrés,
Ensi com loyal amant vrés,