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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/249

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DE JEAN FROISSART.

Se m’en fault dire, et par nuit et par jours,
Je finerai etc.
Et si scet bien, ansi com je l’espoir,
Com longement j’ai jà pour li porté,
Taint le viaire et pale et mat et noir ;
Mès point n’i vise on le m’aien compté ;
Ains est tout dis en ses pourpos manans.
Et quant je sui bien à tout ce pensans
Dire m’en fault en cris, en plains, en plours,
Je finerai, etc.

Chief enclin et moi moult malade
Ordonnai-je ceste balade ;
Et quand je poc je l’escrisi.
Bien me plot quant je le lisi.
Nom-pour-quant pas n’en fu estainte
La maladie, qui destainte
M’avoit la couleur et la face.
Or est drois que memore face
Comment vivoïe nuit et jour
Sans avoir gaires de séjour.
Je me tournoie et retournoie.
Et en tournant tels m’atournoie
Que je ne vous saroïe dire
De cent parts le mendre martire
Que j’avoïe lors à porter.
Mès pour moi un peu conforter
J’en laissoïe bien convenir
D’amours le très doulc souvenir ;
Et ce grandement me valli.