Aller au contenu

Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/265

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
249
DE JEAN FROISSART.

Et lors, à par moi je propose
Les grans biens de li et les glose ;
Et quant en ce penser repose
Moult tost m’esveille
Amours qui m’est au coer enclose ;
Mès je voi bien quelle me pose
Car à ma dame dire n’ose
Ceste merveille.

Ains d’un tout seul regart s’esbat
Mon coer, il n’i prent aultre esbat ;
Mès longuement en cel estat
Vivre ne puis ;
Car mon coer tient en grant debat
Cremeur qui dedens soi s’embat,
Et Jalousie qui abat
Tous mes deduis.
Cuidiés vous que je soie vuis
De durs jours et de povres nuis ?
N’ennil ; j’en ai bien quatre muis
De bon acat ;
Et ai éu le plus de puis
Que je mis le pié dedens l’uis
De l’ostel où confort ne truis ;
Ce me rent mat.

Et ne sçai où garant je quiere,
Car c’est mieulz drois que j’en requiere
Ceste qui me poet mettre arrière
De joie ou ens
Qu’autrui ; mès trop crienc sa manière ;