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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/319

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DE JEAN FROISSART.

Se doit amans en coer moult resjoir ;
Car quant il voit dame où désir l’attret
Qui bellement le daigne conjoir
Et sus li ses yex ouvrir
Liement, par manière d’acointance,
Gais et jolis et lies, s’en doit tenir
Riches d espoir, vuis de toute ignorance.

Car le regart que sa dame li fait
Li accroist sa plaisance et son desir,
Et grandement le nourist et le met
En volenté de son fait poursiévir
De cognoistre et de sentir
Que c’est de bien d’onnour. Ensi s’avance
Un vrai amant et si voelt devenir,
Riches, etc.

Pour ce ne poet amans par droit souhet
Pour son pourfit mieulz prendre ne cuesir
Que d’un regart, mes que telement let
Qu’on doit tels biens donner et départir
À point sans outrage y vir
Car, quant il sont pesé à la balance,
Dame s’acquitte et amans voelt servir
Riches, etc.


Lorsque j’ai la balade dit
Ma dame, sans nul contredit,
Y répliqua deus mos ou trois,
Et me dist, par parler estrois :
« À quel pois les doit-on peser