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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/329

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DE JEAN FROISSART.

Que me faciés recevoir,
Ma dame très souverainne,
S’ai-je corps, coer et voioir
Selonc mon petit povoir
Devous loyalment servir.
En si povés asservir
Et moi tout ce qu’il vous plest,
Car quanque j’ai, vostres est.
Et afin que plus certainne
Soyés que je die voir,
Il n’a heure en la sepmaine
Nuit, ne jour, ne main, ne soir,
Que je puisse bien avoir,
Se ne l’ai, d’un souvenir
Qui de vous me poet venir.
De noient pas ne me n’est,
Car quanque j’ai vostres est.
En ce doulc penser m’amainne
Amours, et me donne espoir
Qu’encor me serés humainne ;
Sans ce ne puis rien valoir.
Et s’il vous plest à sçavoir
Quels biens me poet resjoïr,
C’est qu’à vostre doulc plaisir
Commandés, ve-me-ci prest ;
Car quanque j’ai, vostres est.


Ne vous poroie pas retraire
Tout le bien et tout le contraire
Que j’ai par amours recéu.