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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/357

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DE JEAN FROISSART.

» Et qui ressongne travillier,
» De quoi me porai-je esvillier
» Qui soit plaisant et proufitable
» Au lire, et l’oïr delitable ?
» Voirs est qu’un livret fis jadis
» Qu’on dist l’Amourous Paradys,
» Et aussi celi del Orloge,
» Où grant part del art d’amours loge ;
» Après l’Espinette Amoureuse
» Qui n’est pas al oïr ireuse ;
» Et puis l’Amoureuse Prison
» Qu’en pluisours places bien prison ;
» Rondeaus, Balades, Virelais,
» Grant foison de Dis et de Lays ;
» Mès j’estoie lors pour le tamps
» Toutes nouvelletés sentans,
» Et avoie prest à la main
» À toute heure, au soir et au main,
» Matere pour ce dire et faire
» Or voi-je changie mon afaire
» En aultre ordenance nouvelle. »
Et adonques me renouvelle
Philozophie un hault penser
Et dist : « Il te convient penser
» Au temps passé et à tes oevres ;
» Et voeil que sus cesti tu oevres.
» Il ne t’est mie si lontains,
» Ne tu si frois ne si estains
» Que memoire ne t’en reviegne.
» Et s’ensi est qu’il te conviegne