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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/367

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DE JEAN FROISSART.

Et encores en mon image
Prenc nouvelle colation
De grande consolation.
Or doinst Diex que bien m’en conviegne,
Car c’est raison qu’il me souviegne
De la belle douce et rians
À qui je sui merci crians,
Et comment pour s’amour jadis
J’ai esté souvent si adis
Qu’à painnes me pooie aidier,
Ains vivoie de souhaidier ;
Et ce trop grant bien me faisoit
Et grandement mon coer aisoit,
Quant je pooie en mon requoi
Souhedier, et savés vous quoi ?
Tant de choses qu’il n’en est somme.
Or n’est-il riens qui ne s’assomme
Et qui par nature ne fine,
Fors la vie amoureuse et fine ;
Mès celle ne poet definer
Ne pour morir ne pour finer.
Quant li uns fault, li aultres vient.
Encores moult bien me souvient
Que cilz qui paindi mon image
Pour ce au regarder m’i mach-je,
Li fist par tres bonne ordenance
De toute otele contenance
Com ma droite dame estoit lors,
Chevelés blons, un petit sors,
Sourcieus, entroeil, nés, face et bouche,