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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/376

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POÉSIES

» Qu’il nous chantent par mos divers ! »
Elle respont : « Oïl, sus m’ame ! »
— « Or vous pri, ma très chiere dame,
» Entroes que ci vous reposés
» La manière m’en exposés
» Et je me leverai entroes. »
— « Volentiers, puisque tu le voes.
» Thelephus fu uns pastoureaus
» Qui en bourses et en foureaus
» Avoit usage de porter
» Ce dont il se sot deporter,
» C’estoient pipes et musettes
» Et canimeaus à trois busettes,
» Dont si bien se sçavoit deduire
» Qu’on ne l’en peuist introduire.
» Cils servoit à Juno sans gages.
» Dont la Déesse des boscages,
» Des rivières et des fontainnes
» Et des préories lontainnes
» O ses nimphes et ses pucelles
» S’ombrioïent dessous saucelles
» Qui dalès Thelephus estoient,
» Et souvent à lui s’arrestoient
» Et le sievoient hault et bas,
» Tant pour l’amour de ses esbas
» Que pour ce qu’il estoit novisces,
» Plains d’ignorance et vuis de visces.
» Dont Dyane, qui moult l’ot chier,
» Une heure le vint embracier
» Et li dist : « Il te fault venir ! »