Aller au contenu

Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/377

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
361
DE JEAN FROISSART.

— « Où, dame : — « Lai-moi convenir.
» Je te menrai dedens mon regne
» Où toute joliveté regne,
» Et te ferai garde des bois,
» Des grans forès et des herbois,
» Et te donrai un don moult riche,
» Que tout oizel en ton service
» Seront, et y obéiront,
» Et jà le jour ne périront
» Que ta vodras à euls parler. »
— « Haro, dist-il, laissié-me aler.
» Que diroit Juno ma maitresse
» Qui si me sieut et si m’engresse
» Que ses brebisettes je garde. »
» Et Dyane adont le regarde ;
» Si le voit jone et ignorant ;
» Et ses pucelles en riant
» Li dient : « Dame portons l’ent. »
» Et ceste qui en ot talent
» L’emporta. Ensi fu ravis
» Thelephus, com je te devis ;
» Et ses brebisettes muées
» Qui au vol se sont remuées,
» Car ce devinrent plommion
» Trop mieulz noant que gouvion.
» Or quiert Juno son pastourel.
» Tout à esdos, sans gehorel,
» Sans selle, sans frain et sans bride
» Par le monde chevauce et ride,
» Et Thelephus partout demande.